Si le passant traversant aujourd’hui Saint-Georges de Baroille pouvait brusquement se retrouver plusieurs siècles en arrière, il serait bien surpris.
Comment pourrait-il s’imaginer que le centre du village était à l’opposé et à plusieurs kilomètres de l’actuel, que la population était beaucoup plus nombreuse, que l’école comptait beaucoup plus d’élèves et qu’une grande animation régnait autour d’une activité très développée : celle de la POTERIE.
En 1789, lors de la division de la France en départements, Saint-Georges devint commune du canton de Saint-Germain-Laval.
Au 13ème siècle, l’unité territoriale de l’ancienne France était « La Paroisse » et la paroisse primitive du Saint-Georges actuel était Baroille avec sa petite église Notre-Dame.
Elle comptait alors 300 habitants dont l’occupation se partageait entre l’agriculture et une activité récente, la poterie.
Située à une altitude moyenne de 400 mètres, Saint-Georges est assise sur un sol argileux de composition variée :
- Argile fine, verte et rouge pour faïence grossière, exploitée alors par de nombreux potiers. (au sud-ouest de St-Georges entre le village et l’Aix)
- Sables rouges et verts et argile sanguine pour tuileries. (entre St-Georges et la Forêt de Bas)
- Argiles et sables réfractaires employés jadis pour les fours à coke de Saint-Etienne. (en direction de Baroille et de la vallée du Sac)
- Argile blanche
Quelques 25 ateliers de poteries fonctionnaient à cette époque et se trouvaient sur le filon d’argile.
De ces ateliers sortaient les vases de laiteries et les ustensiles de ménage dont se servaient les habitants des campagnes : pots, assiettes, jattes à lait, écuelles etc.
Cette activité était accessoire aux travaux de la ferme et les fours étaient construits dans les corps de bâtiments. On trouve encore aujourd’hui dans quelques anciennes fermes, des vestiges de ces fours.
On fabriquait les objets après les travaux des champs ou pendant la mauvaise saison.
Leur commerce en était difficile à cause de la situation géographique du village, entouré de nombreuses rivières qu’il fallait franchir à gué.
La construction d’un pont sur l’Aix en 1847 remédia en partie à cet inconvénient.
Malheureusement en 1850 la richesse du pays avait diminué. Des 25 poteries qui existaient autrefois, 13 seulement travaillaient, et encore elles avaient de la peine à soutenir la concurrence.
Un atelier de charité fut créé pour occuper les ouvriers sans travail, c‘était le déclin et la misère. Bientôt ce serait la mort.
Le dernier potier en activité fut François Farjot. Il mourut au pays le 25 mai 1916.La commune comptait alors 570 habitants.
Les poteries réalisées n’étaient pas luxueuses, mais les teintes naturelles obtenues par simple superposition des terres de différentes couleurs permettaient à un artiste d’obtenir des vases d’un puissant effet décoratif.
La population a ensuite diminué, victime de l’exode vers les villes.
Il y avait 340 habitants en 1946. En 1975 la commune comptait 210 unités.
Puis, l’élevage a pris le relais de la poterie, les terres argileuses, difficiles à travailler ont été aménagées en prés.
Les fermes ont à leur tour peu à peu disparues, il n’en reste que quelques-unes encore aujourd’hui.
Des éléments nouveaux sont intervenus au fil du temps avec notamment la construction des autoroutes, la réalisation du barrage de Villerest, la création de nouveaux ponts en remplacement notamment de la digue de Pinay et de celui sur l’Aix, des lotissements ont été créés.
Des populations plus jeunes se sont installées sur notre commune qui compte aujourd’hui 422 habitants au dernier recensement.
Relancer la poterie artisanale sur Saint-Georges serait utopique mais qui sait… !
Que fait le potier ? Il prend acte du devenir de la terre, de sa forme, de sa surface qu’il confirme par le feu. Il est l’intermédiaire obligé sans lequel l’argile resterait un déchet et le feu tout au plus un tas de cendres.